Les méduses se retrouvent dans toutes les mers du monde. La documentation
révèle que 56 espèces se retrouveraient en eaux canadiennes dont seulement 3
seraient toxiques pour les humains.
La Cyanéa capillata est une méduse qui ne passe pas inaperçue. La
plus imposante de toutes les méduses de nos eaux, elle peut atteindre un mètre
de diamètre avec des tentacules de plusieurs mètres de longueur. Elle peut
donc recouvrir plusieurs mètres carrés de surface. On la surnomme Crinière
de Lion et, en Gaspésie, soleil de mer.
Elle occasionne une sensation de brûlure instantanée dès que ses
tentacules touchent la peau. Elle libère une toxine à la moindre stimulation
de ses nématocystes. Ce poison est destiné à paralyser ses proies, mais les
cyanées ne font pas la différence entre un plongeur et une crevette.
Les méduses ne poursuivent pas leur proie: c'est celle-ci qui se jette dans
le rideau tendu de ses tentacules. Le plongeur qui n'a souvent d'yeux que pour
le fond, fonce souvent tête baissée dans le piège de la méduse qui flotte
au-dessus de lui.
Il arrive souvent que le plongeur s'infecte en enlevant son vêtement. En
effet, si les nématocystes ne traversent pas le néoprène, ils peuvent y
rester accrochés, souvent tentacules invisibles, faisant œuvre à retardement
!
Traitement ? Enlever la tentacule, asperger d'alcool la partie irritée.
Certains suggèrent du sucre, du savon, du vinaigre, du jus de citron, une
solution d'ammoniaque ou de l'acide borique. Habituellement l'effet ne dure que
quelques heures.
Les deux autres méduses urticantes sont la Sarsia tubullosa, que je
n'ai heureusement jamais rencontrée, et l'Aurélia aurita plus
fréquente mais facilement contournable.
Les méduses ne possèdent aucun organe spécialisé pour la respiration.
"Les échanges gazeux se font apparemment dans les cellules
épidermiques des parois corporelles et des tentacules et, à travers le
gastroderme chez les espèces telles que l'Aurélie qui font circuler l'eau de
mer à travers leur cavité." C.T. Shih
Le cycle de vie de plusieurs cnidaires alterne en deux stades morphologiques
tandis que pour d'autres ce sera un cycle monomorphe. Dans le cycle polymorphe
la méduse développera un embryon qu'elle libérera dans l'eau et qui restera
libre sous la dénomination de planula. Cette planula se fixera et subira
d'autres transformations en passant par un stade de polype et de bourgeon
médusaire. Il se détachera ensuite de son support pour continuer sa vie
médusaire, se déplaçant au gré des courants et des pulsations rythmiques de
son corps.
J'ai observé une seule fois un rassemblement de méduses soleil de mer qui
libéraient leurs oeufs. Il y avait beaucoup de débris minuscules, et c'est en
passant près d'une d'entre elle que j'ai remarqué ces petites boules
rougeâtres, les oeufs.
Les méduses sont carnivores. Elles se nourrissent principalement de
zooplancton. Les cyanées dévorent les larves planctoniques de homard au grand
désespoir des pêcheurs. On remarque que trois à quatre ans après une
surabondance de méduses, il y a baisse notoire de la population de homard.
Les formes et dimensions des méduses varient presqu'à l'infinie. De 3 mm à
1 mètre, elles sont toutes très spectaculaires. Leur nom sont tous tirés du
jargon scientifique, très peu possèdent de dénominations populaires.