Jacques
Boisvert adorait la plongée sous-marine et fouiller les fonds du lac
Memphrémagog. On lui doit la découverte de nombreux objets de grande valeur.
L'homme qui a fait du monstre
du lac Memphrémagog une célébrité internationale, le Magogois Jacques
Boisvert, est décédé chez lui subitement dans la soirée samedi.
Âgé de 73 ans,
Jacques Boisvert était assis devant son ordinateur lorsqu'il a rendu son
dernier souffle. Tout indique que son coeur a flanché. Il avait subi sept
pontages cardiaques au cours de sa vie. On lui avait aussi installé un
pacemaker dans les dernières années.
"Il avait
de gros problèmes cardiaques depuis de nombreuses années. Il savait qu'il
n'en avait plus pour longtemps. Mais ça ne paraissait pas quand on le
voyait", révèle celle qui a été sa compagne de vie durant les 35
dernières années, Ginette Choquette.
Plusieurs
seront d'autant plus surpris d'apprendre la mort du Magogois que ce dernier
continuait à plonger régulièrement dans le lac Memphrémagog.
« On n’aurait
pas recommandé ça à un homme dans son état. Mais la plongée sous-marine
était sa passion », explique-t-elle.
Au total, cet
ancien agent d’assurance a effectué près de 5500 plongées dans le lac
Memphrémagog. Il a rapporté du fond de ce large plan d’eau de nombreux
objets rattachés à l’histoire de la région de Magog.
On peut
notamment observer l’une de ses trouvailles à proximité du bureau du
maire, à l’hôtel de ville de Magog. Il s’agit d’une des deux roues de
gouvernail du légendaire bateau The Lady of the Lake, qui a jadis
vogué sur les flots du Memphrémagog.
La Société de dracontologie
Ayant fait
revivre la légende oubliée du monstre du Memphrémagog après en avoir pris
connaissance dans de vieux ouvrages, Jacques Boisvert a par la suite fondé la
Société Internationale de dracontologie du lac Memphrémagog.
À travers les
années, M. Boisvert aura répertorié de nombreuses apparitions alléguées
du fameux monstre sous-marin.
Il aura su par
toutes ses démarches en lien avec cette légende susciter l’intérêt des
médias. Grâce à lui, une série de documentaires relatent son existence.
Ajoutons par
ailleurs que le Magogois figure parmi les fondateurs de la Société d’histoire
de Magog. On lui avait rendu hommage à ce titre dans les dernières années.
Une de ses plus récentes sorties
publiques a été effectuée au Vieux clocher de Magog pour appuyer le projet
immobilier de la station Mont-Orford.
Un hommage à rendre
Ami du disparu,
le maire de Magog, Marc Poulin, considère qu’il faudra offrir une place aux
objets trouvés par le plongeur lorsqu’un musée sur la région magogoise
verra le jour.
La création d’un
musée était d’ailleurs un rêve que caressait ce grand amoureux de l’histoire.
« On en parlait souvent de cette idée qu’il avait », souligne
M. Poulin.
De
plus, le maire invitera ses collaborateurs à l’hôtel de ville à
réfléchir dans le but de trouver une façon d’honorer la mémoire de
Jacques Boisvert, dont la renommée s’est accrue au même rythme que celle
du légendaire monstre du lac Memphémagog durant les 20 dernières années.
« Il
faudra sûrement donner son nom à quelque chose. C’est un homme qui s’est
toujours impliqué dans le milieu. Il a entre autres aidé beaucoup de gens
sans s’en vanter à personnes », Mentionne Marc Poulin, visiblement
triste de la mort de Jacques Boisvert.
De plus, le
maire Poulin affirme que le projet du disparu de faire du monstre Memphré la
mascotte officielle de la ville de Magog mérite d’être étudié
sérieusement dans un proche avenir.
« Je sais
qu’il y a eu des débats pour déterminer qui était le vrai créateur de
Memphré. Mais, pour moi, c’était lui le père du monstre », note
Marc Poulin.
Robert Grimard
révèle pour sa part avoir appris la plongée sous-marine en compagnie de
Jacques Boisvert. « C’est lui qui m’a transmis l’amour du lac
Memphrémagog » explique cet ami du disparu.
« Je
considère qu’il était un homme très discipliné, en bonne partie à cause
de ses problèmes de santé. Il était curieux et avait un côté enfant, dans
le bon sens. Il était en plus très sociable et attachant même s’il était
plutôt secret », ajoute M. Grimard.
Ex-président
de la société d’histoire de Magog, Pierre Cabana connaissait également
bien Jacques Boisvert, et ce, depuis de nombreuses années. « Il avait
une opinion sur plein de choses. J’avais beaucoup d’estime pour lui. Sa
mort est une triste nouvelle », dit-il.