
LAC
MEMPHRÉMAGOG
Vendredi 12 septembre 2003
"Merci
pour une belle plongée..."

Ça
fait des années que Serge en parlait mais je n'avais pas encore vu de
mes propres yeux. Faut dire qu'une plongée de nuit, un vendredi soir à
Georgeville, quand on habite à Rimouski, ce n'est pas si simple. Mais
cette fois-ci, tout concordait. Notre plongée s'est faite à deux équipes
qui se sont séparés après une vingtaine de minutes. Dès la mise à
l'eau, la magie y était. Il y avait ces trois faisceaux lumineux à
quelques mètres sous mes palme qui donnaient une allure de film de
science-fiction à la scène, puis cette falaise abrupte au-dessus de
laquelle les "bêtes" sont venues nous accueillir dès notre
arrivée. De beaux gros touladis faisant dans les 50 à 80 cm venaient
roder près de nous, assez près pour qu'on puisse les toucher. La plongée
s'est poursuivie le long de ce mur plein d'anfractuosités et de petites
grottes, d'autres truites sont venues et reparties. Quelques-unes se
sont même laissées photographier. Nous avons fait une douzaine de
rencontres avant de remonter après environ 45 minutes. Finalement,
Serge n'avait pas menti, il y a de la grosse truite au Memphrémagog à
l'automne.
Richard
Larocque |
"De
grosses truites très nerveuses..."

Je dois avouer que je ne suis pas le plus
grand adepte des plongées de nuit. Surtout l’été, alors que l’on doit
attendre 21h00 avant que la noirceur tombe. Toutefois, lorsque Serge m’a
lancé l’invitation de me joindre à un groupe de plongeurs afin
d’observer et photographier les truites grises, je n’ai pu résister.
Ainsi, par un beau vendredi soir de septembre, Lyne et moi arrivons donc au
quai de Georgeville. Nous sommes les derniers arrivés et tout le groupe
attend après nous. Cette situation est toujours un peu gênante... mais
sortir de Montréal, un vendredi soir, ce n’est pas toujours une sinécure.
Après les salutations et l’embarquement de
l’équipement, nous quittons le quai pour la falaise Mélissa. La température
est très agréable et nous profitons du trajet pour observer la nature qui
se prépare à offrir le spectacle de ses couleurs automnales. Pour ajouter
à la splendeur, il y a aussi la lune qui est presque pleine et tout à fait
magnifique.
Une fois le « Bon Diable » bien
amarré à la bouée, Serge organise l’ordre de la mise à l’eau des équipes
de plongeurs. Puisque Richard a spécialement fait le trajet de Rimouski, il
partira dans le premier groupe. Lyne et moi partons dans le deuxième. Je me
croise les doigts, en espérant que si les truites seront au rendez-vous
pour eux, elles le seront encore pour nous.
La
visibilité en surface n’est pas excellente, mais comme je l’espérais,
elle s’améliore en descendant, et aux alentours de 75 pieds elle devient
même excellente. Je remarque que Paul-Yves, qui nous guide durant cette
plongée, me laisse le chemin libre afin que je puisse réussir mes images
et cela même s’il est lui-même équipé d’un appareil. Je dois me
rappeler de le remercier en sortant de l’eau. Une première truite se
pointe, mais elle est très nerveuse et j’ai à peine le temps de faire un
cliché. Un moment passe et nous en croisons une deuxième. Une troisième
suit, mais elles sont toujours très nerveuses. Malheureusement, il est
temps de remonter en faible profondeur. J’espère que Richard a mieux réussi
que moi à approcher et figer sur pellicule, sur fichier dans son cas, ces
magnifiques bêtes. Elles sont énormes et toujours impressionnantes à
observer.
Remontés sur le plateau à environ 20 pieds,
nous croisons Serge qui est en grande conversation avec un achigan. Ils sont
nez à nez et l’achigan semble à la fois curieux et impressionné par les
bulles et les gazouillis de Serge. Une fois à bord du « Bon Diable »,
nous sommes tous autour de Richard. Étant équipé d’un appareil numérique,
nous pouvons admirer immédiatement ses résultats. Il nous en montre
quelques-unes qui sont excellentes, mais il y en a une surtout que
j’aurais bien aimé avoir prise moi-même. Bravo Richard !
Robert La Salle |
"De
biens beaux souvenirs..."
Ça faisait deux semaines que les Diables
prétendaient voir régulièrement des monstres durant leurs dernières
plongées de nuit. J'ai donc décidé d'aller vérifier ça de plus près.
Arrivé à Georgeville à l'heure prévue, j'apprends que l'un des
membres du groupe est toujours pris dans la circulation de Montréal.
Nous avons donc appareillé à bord du Bon Diable avec un bon 90 minutes
de retard. Heureusement la température est idéale, la compagnie est
agréable et il fait bon sur le bord du lac Memphrémagog. Ça nous aura
permis de faire un brin de jasette, de douter de ces histoires de
monstre et d'émettre l'hypothèse que la narcose ajoutait peut-être un
peu aux histoires de monstre du Memphré.
Une fois sur l'eau, sous un ciel étoilé,
une quasi pleine lune et sous la surveillance de la très présente planète
Mars nous nous rendons sur le site de la falaise Mélissa. Le bateau est
amarré en quelques minutes, on s'équipe et les équipes sont formées.
Le groupe se divise en deux sous-groupes de deux palanquées. Briefing
final et la première équipe, dont je suis, saute à l'eau. Lorsque
tout le monde est prêt, on commence la descente vers la falaise Mélissa.
Au début, la visibilité est d'environ 15 pieds mais elle s'améliore
rapidement pour atteindre au moins 30 pieds au fond. Pour se rendre à
la falaise, il faut suivre le fond de vase jusqu'à 60 pieds de
profondeur, là où il disparaît pour laisser place à la falaise.
À
peine avons nous dépassé le sommet de la falaise, que nous les avons
aperçus quelques 20 pieds plus bas. Même le septique endurci que je
suis n'en revenait pas. 4 ou 5 énormes touladis de la grosseur d'un
saumon! Quel festin ça ferait ! Nous descendons pour les rejoindre.
Quelques photos sont prises. Mais, on s'aperçoit rapidement qu'ils
n'aiment pas se faire déranger. Il est probable que lorsqu’on essaie
de se faire une petite amie et quatre plongeurs vous observent à l'aide
de lampe de plus de 50 watts, ça ruine l'atmosphère... Une fois les
premiers monstres disparus, nous longeons la falaise à des profondeurs
variants entre 80 et 110 pieds. Nous ferons quelques autres rencontres
mais aucune aussi spectaculaire que la première. Quand les monstres n'étaient
pas là, nous avons pu observer plusieurs petites grottes, certaines
assez grandes pour laisser passer une personne. Mais après plus de 50
minutes passées sous l'eau, il était temps de remonter.
Retour sans histoire sous un ciel qui
s'est légèrement ennuagé. Une fois l'équipement ramassé, on se
retrouve à Magog autour des traditionnelles pizzas bien chaudes. Le
septique a dû faire amende honorable et chacun y est allé de sa
meilleure histoire de plongée. En résumé, une soirée magique comme
bien d'autres passée avec les Diables.
Roger
Lacasse |
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